30 Mars 2024
Assurer le continuel renouvellement des individus, et conséquemment la pérénité des espèces, telle est la signification la plus évidente de cette extraordinaire fonction qu’est la reproduction.
Les êtres vivants étant mortels, nous pourrions épiloguer longtemps pour savoir si la reproduction à pour but essentiel de maintenir la vie sur terre, ou si, au contraire, la mortalité des espèces est un moyen d’éviter à notre globe une surpopulation dont les effets seraient catastrophiques.
Au travers d’exemples pris dans l’immensité du monde animal, on recherche plutôt à savoir comment s’effectue la reproduction et quelles perturbations apporte cette fonction fondamentale dans la vie des animaux.
La naissance des êtres organisés n’est pas un problème nouveau, puisque depuis la plus haute antiquité il n’a cessé de tracasser les esprits.
Au 14ème siècle, philosophes et naturalistes n’étaient guère plus avancés que leurs prédécesseurs.
Faut-il s’étonner ? Quand on compare l’indigence de leurs moyens d’investigations à la complexité du phénomène, on comprend très bien qu’il ne leur était pas possible de cerner la vérité.
Ignorant l’existence des cellules reproductrices, les savants des sièces derniers admettaient que dans chaque animal il y avait des germes qui eux-mêmes contenaient d’autres germes, et ceci indéfiniment ! C’était l’extravagante théorie de l’emboîtement des germes, avec son inévitable corollaire selon lequel l’origine des germes remontait à la lointaine époque de la création. Bien qu’elle témoigne d’une certaine logique, cette théorie nous paraît aujourd’hui extravagante, et dire qu’elle avait contenté tous les esprits de l’époque serait sans doute beaucoup s’avancer. Les plus éminents savants s’y étaient pourtant ralliés, faute de pouvoir avancer une doctrine plus satisfaisante.
Lorsque le microscope fut utilisable, l’observation des spermatozoïdes dans la semence des mâles apporta une première information ; mais la notion de germes préformés était tenace : on voyait dans ces animalcules mobiles des individus en miniature qui trouvaient au sein des femelles un terrain favorable à leur développement. Les travaux de Spallanzani (1729-1799) établirent l’existence du phénomène de la fécondation ; mais il ne s’agissait que de présomptions reposant sur des arguments logiques ; il fallait voir réellement la chose pour l’accepter.
C’est seulement en 1854, alors que le microscope existait depuis la fin du 14ème siècle, que le botaniste français Thuret observa la première fécondation !
L’ère des affabulations était terminée et les connaissance allaient désormais s’accumuler.
On connaît actuellement beaucoup de choses sur la reproduction ; non seulement les biologistes ont assisté à toutes les phases, mais ils maîtrisent parfaitement le phénomène au point de réaliser en laboratoire des reproductions artificielles.
Mais il ne faut pas oublier que la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde n’est qu’un aspect très limité du problème.
La reproduction n’est pas qu’une affaire de cellules reproductrices ; elle concerne aussi les animaux eux-mêmes, mettant en jeu des mécanismes hormonaux complexes qui déclenchent chez les mâles comme chez les femelles des comportements pour le moins curieux.