22 Avril 2024
Complexe, l’amour animal est commandé à la fois par l’environnement et la génétique, l’influence des congénères et, probablement, une part de libre arbitre.
Chez plusieurs espèces d’oiseaux, comme la tourterelle, l’ara ou l’oie, il existe une certaine fidélité. Bien que ne vivant pas en permanence ensemble, chaque année, au moment de la saison des amours, le mâle et la femelle se retrouvent.
Chez l’albatros, bien étudié par Pierre Jouventin (CNRS, Montpellier), le mâle et la femelle se retrouvent tous les deux ans pour procréer. À chaque nouvelle reproduction, la parade nuptiale est raccourcie, l’accouplement plus rapide et, finalement, le couple est plus fécond.
Chez d’autres, la famille est structurée en harem : un mâle dominant un groupe de femelles suivies des juvéniles, mâles et femelles, et des jeunes de l’année. C’est le cas du cerf ou du lion.
Chez les primates, l’acte sexuel peut revêtir une signification très différente selon l’espèce. Chez le gorille, l’orang-outan ou le chimpanzé, il vise avant tout à perpétuer l’espèce.
Chez le bonobo, toutefois, les trois quarts des rapports sexuels n’ont pas de fin reproductive, mais sociale, et visent à atténuer les conflits, ce qui se manifeste par des accouplements hétérosexuels et homosexuels, Frans de Waal (université Emory, Atlanta) préférant parler de pansexualité. En outre, le bonobo serait l’un des rares à pratiquer, comme l’homme, l’accouplement face à face.