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Le mot poisson

Protoptère africain avec ses longs filaments pectoraux, qui n'ont plus guère de rôle stabilisateur, et la nageoire caudale symétrique, sans lobes séparés, diphycerque

Aussi loin qu’on se souvienne, le mot poisson a été employé assez abusivement dans le langage familier. En fait, dans de nombreuses langues européennes, on l’applique à toutes sortes d’animaux, souvent, mais pas toujours aquatiques (par exemple : le poisson d’argent, qui est un insecte). Un tel usage a une longue histoire.

Les premiers naturalistes, depuis Aristote, connaissaient bien les différences qui séparent poissons et mammifères du genre baleine ou dauphin, mais le terme poisson convenait très bien puisque ces naturalistes décrivaient surtout leur mode de vie.
Sur cet abus de langage, une petite anecdote : au Moyen Age, on ne pouvait manger de viande ni le vendredi ni pendant le carême, et on profitait de cette erreur de vocabulaire pour manger du poisson. Donc, l’oie marine (Lepas) était considérée comme le stade jeune de la bernacle dont les sites de nidification en Arctique étaient inconnus alors. Ainsi l’oie devenait un poisson et on était dès lors libre de la consommer (soit dit en passant, les moines savaient très bien à quoi ressemblait un oiseau!). Cette pratique fut abolie par le pape Innocent IV.

Au lieu de poisson, il faudrait plutôt parler de vertébrés ressemblant aux poissons.

Polypterus ornatipinnis, polyptère du bassin du Congo, qui mesure 37 cl de long ; lorsqu'il ne nage pas, il se maintient de façon très caractéristique sur ses pectorales, qu'il étale en éventail

L'esturgeon commun d'Atlantique, Acipenser sturio, vit en mer mais se dirige dans les cours d'eau pour le frai. Il peut atteindre un poids de 320 kg - Ses oeufs sont très appréciés des gourmets.

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