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Les annélides

Autant de progénitures que d’anneaux dans leur corps.

Reconstituer un corps entier à partir de l’un de ses fragments, cela fait aussi partie des prouesses de l’étoile de mer et des animaux voisins ; un bras isolé accidentellement se montre capable de redonner une étoile à cinq branches.

Les annélides sont  passés maîtres dans l’art de se fractionner pour se reproduire : ils pratiquent cette méthode très couramment.

La caractéristique essentielle de ces animaux réside dans leur organisation particulière : leur corps allongé comprend une série de segments ou anneaux (d’où son nom d’annélides) qui sont pratiquement tous bâtis sur le même modèle. Chacun de ces segments ou presque renferme un appareil excréteur et un appareil reproducteur ; l’unité de l’organisme est cependant assurée par le fait que les organes essentiels tels que tube digestif et système nerveux sont communs à l’ensemble du corps.

Le plus connu des annélides est sans doute le ver de terre à qui l’on attribue à tort d’extraordinaires possibilités de multiplication. S’il est exact qu’à partir d’un ver de terre on peut en obtenir deux par fractionnement, cela ne peut se faire que si la section s’est réalisée en certaines régions de son corps ; par ailleurs ce fractionnement des vers de terre n’est jamais spontané : il est l’oeuvre des biologistes en mal d’expérimentation ou des enfants quelque peu cruels qui s’amusent à vois se contorsionner les morceaux du ver qu’ils ont coupé !

Qu’importe si le ver de terre ne sait pas utiliser les possibilité que la nature lui confère : nombreux sont les annélides qui se montrent à la hauteur de la réputation faite à leur cousin.

Le lumbriculus, petit ver d’eau douce à ne pas confondre avec le lombric, se désarticule entièrement en égrenant dans l’eau, la totalité de ses segments ; chacun d’eux reconstitue un animal entier. Il ne s’agit pas d’un cas unique puisque

Le dodecaceria, annélide marin de la Manche, agit presque de même ; Cette fois, les segments commencent par se renfler, au point de devenir sphériques, puis le collier vivant se désintègre : les anneaux se séparent les uns des autres. Ceci fait, chacun d’eux bourgeonne deux individus, à deux reprises successives ;  cette multiplication originale donne donc quatre fois plus de vers que le corps de l’animal primitif ne comprenait d’anneaux : le dodecaceria fait mieux que le lumbriculus !

Dans la plupart des exemples au-dessus, la fragmentation du corps des animaux précédait la régénération des parties manquantes ; ce n’est pas toujours le cas. A l’image des anémones de mer qui acquièrent parfois leur morphologie définitive avant de se séparer, nombreux sont les annélides où l’on peut déjà reconnaître les futurs vers avant qu’il y ait fragmentation de l’individu souche.

Le spirographe, qui vit dans un tube et fait l’admiration de ses observateurs quand il épanouit son merveilleux panache de branchies, est de ceux-là. Tout ce passe comme si l’unique animal se transformait lentement en une chaîne ininterrompue de vers, la tête de chacun d’eux s’accrochant à la queue du précédent. Les futurs individus restent un certain temps associés ; bien qu’ils apparaissent déjà comme une série d’animaux, l’ensemble conserve une indéniable unité fonctionnelle : tube digestif et système nerveux sont au service de l’ensemble et n’appartiennent pas à chacun.

Arrive cependant le moment où prend fin la curieuse association ; la chaîne se rompt, de sorte que chaque maillon donne un ver identique à celui qui s’est fractionné. Qu’un corps se divise et que le résultat soit une multiplication, voilà bien de quoi choquer notre logique, et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit !

 

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