21 Juin 2024
Le maquereau, Scombrus scombrus, un bon exemple de poisson aérodynamique : on voit que la partie la plus large du poisson est bien antérieure au milieu du corps. Le museau pointu fend l'eau, et la forme offre peu de résistance à l'eau
Les conditions de la vie sous l’eau sont apparemment désavantageuses, si on les compare aux conditions de la vie aérienne.
On considère parfois la vie aquatique comme une lutte perpétuelle contre des conditions quasi anormales. Cette remarque est vraie, mais elle ne s’applique pas seulement aux poissons : les animaux à respiration aérienne doivent aussi se battre pour survivre. Et le grand succès des poissons, par rapport aux vertébrés terrestres, est dû sans doute aux remarquables adaptations qu’ils ont développées pour survivre dans le milieu aquatique.
Car la vie aquatique est inévitablement liée à la révolution de difficultés importantes.
Premièrement, la très forte densité de l’eau (environ huit cents fois celle de l’air) constitue une entrave d’adaptation particulière à cet effet. Liée à une telle densité, la pression est un facteur non négligeable, surtout pour les poissons qui vivent à grande profondeur et doivent se maintenir en équilibre. Remarquons que sur terre, la pression n’a guère la même influence que dans l’eau.
Deuxièmement, l’oxygène, facteur vital, présente un taux beaucoup plus faible dans l’eau que dans l’air.
Troisièmement, la vision, qui pour les animaux terrestres et surtout les prédateurs, va jusqu’à cent mètres ou plus, et dans la plupart des lacs et des océans, diminuée de plus de moité. En outre, la luminosité tombe rapidement à zéro lorsqu’on descend à de grandes profondeurs.
Quatrièmement, la stabilité de la balance des sels constitue un problème d’envergure pour les poissons d’eau douce ou d’eau de mer, dont le milieu environnant est soit moins, soit plus concentré en sels : les poissons d’eau douce doivent lutter contre une tendance à absorbe de l’eau, tandis que les poissons marins luttent contre la tendance inverse.
A toutes ces questions, les poissons ont trouvé des réponses ingénieuses et souvent surprenantes.