30 Juin 2024
Trop toxique pour être avalée par un prédateur… De la famille des Salamandridae.
Elle est amphibien : sa larve est aquatique mais une fois adulte, elle vit sur la terre, dans des forêts humides.
Elle mesure 25 cm de long, noire et tacheté de jaune (parfois d'orange), peau luisante semblant huileuse. Elle se déplace lentement, d'une démarche pataude et a la particularité de pouvoir régénérer des parties perdues ou blessées de son corps très rapidement. Elle mange des petits insectes et des vers.
Elle était citée comme diabolique au Moyen-Âge, car on disait d’elle qu’elle était capable de supporter le feu.
Ou encore symbole de pureté, comme nettoyée par ce feu. Mais elle ne s’approche pas du feu… C’est elle que François 1er à prise comme emblème, il ne voulait voir en elle que la capacités de traverser les épreuves sans failles
Sa dangerosité vient de glandes placées derrière les yeux et dans la peau de son dos, elles produisent un mucus toxique. Ses couleurs jaune et noir, très marquées prévient ses prédateurs qu’elle n’est pas comestible. Ce venin, elle peut le projeter à environ 1 mètre de distance.
Un animal qui s’aventurerait à la manger, la rejetterait aussi vite, mais il peut être gravement empoisonné.
Pour un homme qui la toucherait, il ressentirait une légère brûlure sur sa peau, jusque des vomissements pour des personnes plus sensibles.
La salamandre tachetée reste habituellement cachée dans la journée dans des cavités humides, sous des pierres ou des écorces, ou dans des troncs d'arbres pourris. Essentiellement nocturne, on peut rencontrer la salamandre tachetée durant la journée, après ou durant de fortes précipitations.
La salamandre de François Ier et sa devise : « Nutrisco et extinguo » (château d'Azay-le-Rideau)
La devise a l'apparence d'une devise en latin, mais il ne s'agit pas de latin correct (qui serait nutrio et exstinguo). En fait, on a donné un air latin à une devise en vieil italien, qu'on trouve associée au futur roi sur le revers d'une médaille datant de 1504, alors qu'il avait dix ans : notrisco al buono, stingo el reo.
La devise est souvent associée à la salamandre dans les décors glorifiant le roi, à Fontainebleau, à Chambord, à Blois, à Azay-le-Rideau. Adoptée par François Ier, elle est en fait, comme la salamandre, liée aux Valois-Angoulême avant lui.
La tradition attribuait à la salamandre des pouvoirs exceptionnels par rapport au feu : elle était insensible aux effets du feu et pouvait vivre dans un brasier ; elle pouvait éteindre le feu. La devise italienne de la médaille de 1504, notrisco al buono, stingo el reo, conduit à comprendre la devise ainsi : « je nourris le bon (feu), j'éteins le mauvais ». Le bon feu peut être celui de la vertu, de la foi et de l'amour chrétien, tandis que le mauvais feu est celui des passions destructrices et de l'impiété.
Une autre interprétation, pas nécessairement incompatible avec la précédente, fait référence au feu de la passion qui animait le roi. On la trouve par exemple chez le père Bouhours : « Ce prince, qui n'avait pas moins d'esprit que de cœur, fil luy-mesme sa devise : & il voulut marquer par là son courage, ou plustost son amour. Nutrisco montre qu'il se faisait un plaisir de sa passion : mais estingo peut signifier qu'il en estait le maistre, & qu'il pouvait l'éteindre quand il voulait : le propre de la salamandre estant non seulement de vivre dans le feu & de s'en nourrir, mais encore de l'éteindre. »