29 Mars 2024
L'existence des dinosaures a été découverte pour la première fois au 18e siècle, et au fur et à mesure que nos outils ont évolué, notre connaissance de ces espèces disparues a également progressé. C'est ce mystère encore insondable qui les rend plus intrigants que tout récit de science-fiction.
Contrairement à ce qui est dépeint dans "Jurassic Park", l'ADN des dinosaures ne peut être prélevé à l'intérieur d'un moustique fossilisé. Au contraire, les paléontologues doivent se contenter d'examiner minutieusement les restes de fossiles pour déterminer, avec plus ou moins de précision, leur apparence et leur comportement du temps de leur vivant. Leurs découvertes ont alors, parfois, des répercussions fascinantes, quoique légèrement effrayantes pour l'avenir.
La mystérieuse extinction des dinosaures a ancré leur espèce dans l'Histoire et leurs gènes pourraient bien revêtir une certaine importance pour notre futur.
Les premiers dinosaures seraient originaires de ce qui correspond aujourd'hui à l'Amérique du Sud, puis se sont répandus à travers le monde lorsque les continents formaient encore une unique croûte terrestre appelée Pangée.
En découvrant des nids fossilisés, les scientifiques en apprennent davantage sur le processus de ponte et de parentalité des dinosaures, se référant ainsi au nombre d’œufs et à leur disposition.
Les empreintes de pas révèlent la taille de l'animal et la façon dont il marchait. Le nombre de pattes utilisées et la longueur de la foulée servent à calculer la vitesse à laquelle le dinosaure se déplaçait.
Oui, même le caca de dinosaure fossilisé, appelé coprolite, contribue à façonner notre connaissance de l'espèce ! Il contient parfois des restes du dernier repas de l’animal. On a pu retrouver des traces de plantes, indiquant que le dinosaure était probablement herbivore.
On peut ainsi compter sur les contenus intestinaux préservés, les impressions cutanées, les animaux vivants avec lesquels effectuer des comparaisons et, bien sûr, les squelettes que nous admirons dans les musées.
Un examen détaillé des squelettes peut dévoiler comment les os s'emboîtent et s'articulent. Les paléontologues extrapolant parfois en s'aidant de leurs connaissances en anatomie et des autres espèces pour assembler des morceaux éparpillés. Quand ils ont de la chance, les paléontologues découvrent des restes fossilisés et conservés dans la position où le dinosaure est mort. Cela leur permet de savoir quels os étaient côte à côte et comment les articulations fonctionnaient. À partir de ces ossements, ils peuvent reconstruire le squelette et voir comment l'animal se déplaçait. Les marques et frottement retrouvés sur les os peuvent également servir à discerner la position des muscles, des cartilages et des ligaments.
La forme des dents d'un dinosaure révèle son régime alimentaire et une analyse au microscope dévoilera des marques d'usure et des griffures apportant des indices supplémentaires sur le type de repas et la façon de manger du dinosaure.
Nous faisons ici référence en particulier à la tomodensitométrie (CT-scan), qui a recours aux rayons X rotatifs pour construire un modèle 3D de l'anatomie interne et externe. Avec les os de dinosaures, cette technique permet de révéler des caractéristiques du squelette, comme la forme du cerveau et la présence de poches d'air, qui composaient de nombreux os de dinosaures. Ils peuvent produire des modèles virtuels des os, permettant d'obtenir des informations autrement impossible à récupérer sans endommager les fossiles. Ces modèles virtuels sont importés dans différents programmes informatiques, numériquement recouverts de muscles et animés.
Tout comme les anneaux des arbres, en coupant soigneusement de fines sections à travers les os de dinosaures et en les plaçant sous un microscope, il est possible de compter les lignes de croissance dans leurs parois osseuses. Ainsi, on peut déterminer l'âge d'un dinosaure, mais aussi sa vitesse de croissance à l'âge adulte. Même les plus grandes espèces, à l'instar du tyrannosaure, atteignent leur taille maximale en moins de 30 ans. Comme les hommes, les dinosaures traverseraient une période d'adolescence, avec une poussée de croissance à la puberté.
Certains fossiles de dinosaures, s'ils sont bien conservés, contiennent des restes de tissus mous comme la peau, les muscles et les organes internes, générant des informations vitales sur la biologie et l'apparence des dinosaures. Des restes de peau fossilisée montrent que certains dinosaures disposaient d'une sorte d'armure bosselée, en forme de plaque, intégrée à leur peau cuirassée.
Certains fossiles montrent que de nombreux dinosaures carnivores étaient recouverts d'épais plumages, ce qui a mené les scientifiques à une surprenante conclusion… L'idée que les oiseaux ne sont rien de plus que de petits dinosaures mangeurs de viande ! Ceux-ci auraient développé des plumes et appris à voler : une théorie prouvée au cours des 20 dernières années ! Les oiseaux sont des dinosaures ! Ils ne représentent qu'une petite branche de l'arbre généalogique des dinosaures, mais ils partagent un héritage génétique direct, ce qui signifie que leurs gènes descendent des dinosaures. Les chercheurs ont découvert que les oiseaux possèdent aujourd'hui des gènes dormants, à l'origine de la formation des dents. Certains tentent d'activer ces gènes chez des oiseaux vivants. Il est aussi possible de transformer les becs d'oiseaux en sorte de museaux ressemblant davantage à celui des dinosaures, et, éventuellement, de leur redonner de longues queues !
Les dinosaures ont disparu il y a 66 millions d'années, mais ils ont auparavant parcouru la Terre pendant au moins 160 millions d'années. Par comparaison, les ancêtres de l'Homme remontent à six millions d'années et l'homo sapiens moderne n'a évolué qu'il y a environ 200 000 ans. Alors que le Crétacé cédait sa place au Paléogène, une extinction de masse a emporté les trois quarts de la vie sur Terre. Les paléontologues ont toutefois des difficultés à identifier avec certitude l'événement à l'origine de leur disparition. Ils ont émis deux théories principales…
L'une des théories les plus connues est attribuée aux scientifiques Luis et Walter Alvarez, père et fils, qui ont avancé en 1980 l'hypothèse qu'un météore de la taille d'une montagne ait percuté la Terre il y a 66 millions d'années. Le choc aurait alors saturé l'atmosphère de gaz, de poussières et de débris, modifiant ainsi radicalement le climat. Leur argument principal réside dans la quantité étrangement élevée d'iridium métallique, rare sur Terre mais commun dans les météorites, retrouvée dans les croûtes géologiques qui semblent envelopper toutes les couches rocheuses contenant des fossiles de dinosaures. Les scientifiques ont également pu relier cette extinction à un vaste cratère d'impact,
Le cratère Chicxulub, d'environ 150 km de diamètre. Après avoir examiné les profondeurs du cratère, les scientifiques en ont déduit que l'impact aurait été suffisamment puissant pour envoyer d'énormes quantités de roche vaporisée et de gaz dans l'atmosphère. Celles-ci seraient ensuite retombées sous forme de pluie et de minuscules morceaux de verre appelés tektites. Ces particules ont été retrouvées parmi des fossiles de dinosaures.
D'autres scientifiques ne sont pas convaincus par la théorie du météore et émettent l'hypothèse qu'une éruption volcanique serait plus probable. D'autant plus que les anciennes coulées de lave en Inde, connues sous le nom de trapps du Deccan, sont nées à la fin du Crétacé, libérant d'énormes quantités de lave il y a de cela 60 à 65 millions d'années. Aujourd'hui, la roche volcanique qui en résulte recouvre près de 518 000 kilomètres carrés. Son épaisseur peut atteindre plus de 1 828 mètres. Un tel phénomène éruptif aurait libéré d'imposantes quantités de gaz nocifs, qui auraient ainsi radicalement changé le climat de la Terre
Certaines études montrent que la température de la Terre commençait à changer avant le crash de ce potentiel météore cataclysmique. La population de dinosaures avait ainsi lentement décliné avant de disparaître. Les éruptions prolongées étaient aussi beaucoup plus courantes que les chutes de météorites géantes.
Les dinosaures n'avaient aucune chance de survivre à ce double phénomène.
Une des premières traces de découverte est un dessin d’un os de dinosaure réalisé vers 1677 par Robert Plot
Le tout premier dinosaure découvert est attribué à un anglais William Buckland en 1815, il avait trouvé en Angleterre près d’Oxford, le fossile d’un reptile géant. Il lui donna le nom scientifique de Megalosaurus en 1824.
Dès 1820, Gideon Mantell, un autre britannique, trouve des os et des dents encore plus grands, sans pouvoir identifier leur origine. Ces dents se révèleront toutes provenir d’iguanodons
Le mot dinosaure, lui, n’a été inventé qu’en 1842, aussi par un anglais,Richard Owen. Dino signifie terrible et saure lézard.
Pourtant à l’époque, on savait déjà que les dinosaures n’étaient pas des lézards.