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Une frontière fragile entre individus et colonies

S’il est une frontière difficile à situer, c’est bien celle qui sépare quelquefois l’individu de la colonie.

Exemples de l’hydre et des annélides qui bourgeonnent à grande cadence.
Il arrive que des hydres filles bourgeonnent avant de se détacher de leur mère ; chez quelques vers le bourgeonnement est également plus rapide que la libération des individus fils : il se constitue alors de véritables chaînes de vers, associés provisoirement.

Aussi longtemps que le convoi garde son unité, des organes importants (appareil digestif, système nerveux) sont communs à l’ensemble. Que devient la notion d’individu dans ce cas particulièrement ambigu ?

Les biologistes résolvent élégamment le problème en considérant qu’aussi longtemps qu’ils restent solidaires les uns des autres les vers en question sont seulement des éléments d’une colonie : c’est la chaîne qui devient individu : personne ne saurait le contester.

Chez des animaux qu’on regroupe parfois sous le nom de coraux, l’association reste permanente entre des êtres qui naissent les uns des autres, soit par scissiparité, soit par bourgeonnement.

Si nous reprenons la définition de Rabaud, selon laquelle doit être considéré comme individu : « tout corps vivant anatomiquement isolé et fonctionnellement autonome », il n’y a aucune raison d’attribuer une individualité à chacun des membres de la colonie. La question devient naturellement plus délicate à trancher quand il s’agit d’animaux qui passent de la colonie à l’individualité.

Chez quelques hydraires coloniaux (voisin de l’hydre), les nombreux membres de la colonie sont identiques entre eux et jouissent d’une certaine autonomie physiologique : chacun chasse pour son propre compte, mange, excrète, etc. Refuser à chacun l’appellation d’individu c’est peut être se boucher les yeux pour ester logique avec la définition qu’on s’est imposée au départ.

Mais il existe de colonies où les membres acquièrent des morphologies différentes : on parle alors de polymorphisme. Certains membres de l’association assurent la nutrition de l’ensemble, d’autres la protection ou la reproduction sexuée : bref, il y a partage du travail.

C’est ici semble-t-il que la notion d’individualité s’applique le mieux à l’ensemble de la colonie, plus qu’à chaque membre qui apparaît dès lors comme l’équivalent d’un organe chez les animaux supérieurs. Peut-être nous sommes-nous quelque peu éloignés des problèmes de la reproduction.

C’est qu’en biologie tous les phénomènes sont liés les uns aux autres. Ainsi, selon que les organismes nouvellement nés se séparent ou non, scissiparité et bourgeonnement sont responsables de la multiplication des individus de la prolifération des colonies.

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