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Un faux problème

Remettant à plus tard le problème des différences entre sexes, cherchons plutôt à savoir quels avantages et inconvénients présentent respectivement les multiplications sexuées et asexuées.

La multiplication asexuée, que peut pratiquer un individu isolé, offre sans doute aux espèces animales une plus grande chance de survie et de plus grandes facilités pour peupler un milieu. Quand bien même toute vie animale disparaîtrait du globe à l’exception d’une hydre, l’espèce hydre n’en serait pas pour autant condamnée à s’éteindre, à la condition cependant de changer de régime alimentaire ! Pour absurde que soit cette supposition, elle révèle un certain avantage de la reproduction asexuée sur la reproduction sexuée. Mais c’est surtout dans le peuplement d’un milieu nouveau que cette supériorité a l’occasion de s’exprimer. Il est évident qu’un lion débarqué sur une île comme seul représentant de son espèce serait incapable de perpétuer son espèce, au contraire d’une hydre qu’on déposerait dans un étang, en absence de tout congénère. Cela n’a certainement pas manqué d’intervenir lors de la colonisation de nouveaux milieux par le monde vivant. Grâce à leurs faibles exigences et à leur extraordinaire pouvoir de multiplication, les êtres inférieurs (aussi bien animaux que végétaux) font souvent figure de pionniers quand il s’agit de gagner du terrain dans les zones inhabitées.

Remarquons au passage que les êtres les plus évolués se nourrissant souvent des moins évolués, il serait impossible aux prédateurs de précéder leurs proies dans le peuplement d’une nouvelle terre. Comme ont le voit, la nature n’est pas dépourvue d’une certaine logique : on se demande comment il pourrait en être autrement. La multiplication asexuée est beaucoup plus rapide et donc infiniment plus efficace sur le plan rendement que la multiplication sexuée. Il est donc heureux, pour ne pas dire nécessaire, que les animaux qui servent de base aux chaînes alimentaires (on nomme ainsi l’ensemble des animaux qui vivent au dépend des uns des autres) se reproduisent plus vite que ceux qui constituent les derniers maillons de ces mêmes chaînes. Dans un certain nombre de cas, au moins, on peut dire que la multiplication asexuée joue un rôle non négligeable de ce point de vue.

De très nombreuses espèces animales sont caractérisées par un cycle de développement tellement complexe et ont des exigences tellement étroites qu’elles ne pourraient subsister sans un pouvoir de multiplication effarant. Ce pouvoir relève fréquemment d’une savante combinaison de la reproduction asexuée avec la reproduction sexuée.

On peut se demander si la multiplication asexuée présente de réels avantages sur la multiplication sexuée. En réalité, présenter la question de cette manière revient à se poser un faux problème. En admettant que la multiplication asexuée soit plus rapide, on peut se demander si une démographie galopante constitue un avantage réel pour une espèce. Nous savons lorsque la nourriture vient à manquer, la malnutrition freine naturellement la croissance démographique parce qu’il s’établit fatalement un équilibre entre les populations animales et la masse alimentaire dont elles disposent. Par ailleurs, il n’est pas flagrant que la multiplication asexuée soit toujours plus efficace que la multiplication sexuée. La prolifération des lapins de garenne, des moustiques et des criquets migrateurs st là pour le prouver !

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