20 Janvier 2025
Vouloir opposer à tout prix les deux modes de reproduction perd encore de son sens quand on sait que multiplications sexuées et asexuées ne s’excluent nullement l’une l’autre. C’est ainsi que les hydres qui bourgeonnent à grande cadence fabriquent aussi des spermatozoïdes et des ovules et pratiquent donc la multiplication sexuée.
Certains auteurs ne sont pas loin de penser que la multiplication asexuée peut difficilement assurer à elle seule la pérennité d’une espèce. Pour eux, la multiplication sexuée serait nécessaire et redonnerait une sorte de vigueur nouvelle aux souches qui pratiquent régulièrement la multiplication asexuée.
Chez les paramécies, par exemple, on constate que le rythme des divisions d’une population, d’abord rapide, baisse sensiblement au fur et à mesure que le milieu nutritif s’appauvrit. La population dépérit et finalement les cellules survivantes s’accouplent pour pratiquer des échanges de noyaux qui sont d’authentiques phénomènes sexuels.
Ces conjugaisons des paramécies ont le pouvoir miraculeux de leur donner un second souffle : les multiplications, qui avaient sérieusement ralenti, repartent de plus belle. Que la phase de multiplication sexuée soit absolument nécessaire à la survie de l’espèce ou non (le principe est encore discuté), que sa signification profonde nous échappe, elle n’apparaît pas moins comme un moyen de faire passer un cap difficile à certaines espèces.