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Les régimes alimentaires des oiseaux

L’observation du bec des oiseaux va permettre de déterminer leur régime alimentaire.

Un bec droit fort, puissant traduit un régime omnivore.
Un bec court et conique correspond à un régime granivore.

Certains oiseaux sont polyphages, leur régime alimentaire varie au cours de l’année.

*** Les granivores

Les graines = aliments très nutritifs mais souvent protégés par de véritables armures.
Chez les oiseaux, seul le bec corné pourra être utilisé pour faire face aux protections mises en place chez  les  plantes.  Le bec corné,  fait de kératine,  se laisse facilement façonner par les  pressions évolutives.

*** Les  Fringillidés  (Pinson,  Chardonneret…) :  bec  de  forme  conique,  ni  court  ni  long    pinces convenables pour ramasser des graines + saisir des insectes ou des baies.
Ou : bec plus puissant  casse des graines + résistante.
Ou : bec avec protubérances + muscle très puissant  casse les noyaux de cerise
Ou : bec long et mince  consomme les graines de chardon
Ou : mandibules croisées  décortique cônes de pin. Ou : bec court et conique  décortique les bourgeons

Vu que les régimes sont variés : on a une séparation des niches écologiques et un évitement de la compétition interspécifique.

Les becs chez les fringillidés : un exemple de radiation adaptative.
Définition : évolution d’une variété d’espèces à partir d’un ancêtre commun. Adaptation à une niche donnée.

Les pinsons de Darwin : comment l’étude des régimes alimentaires des oiseaux peut éclairer sur l’histoire évolutive des espèces ?

Des adaptations comportementales :
    faire des provisions pour les périodes de disette (geai) . bénéfice pour l’arbre : la dispersion des semences.
     Avaler un dentier interne (avaler des cailloux) : la Panure à moustache est granivore en hiver : elle devient insectivore au printemps et vide son gésier de la pierraille qu’il contient.
        Se protéger du poison : les perroquets lèchent l’argile pour obtenir un pansement gastrique.

Des adaptations anatomiques : un gésier renforcé pour broyer les aliments (proventricule, gésier, petit intestin, caecum, gros intestin).

*** Les nectarivores

Nectar= solution sucrée sécrétée par les plantes attirant les pollinisateurs. (ex : le Souimanga)
Un bec adapté à la morphologie de la fleur hôte illustrant un mutualisme plante – oiseau (colibri)

*** Les suceurs de sève (sapsucker)

Ils ont une salive qui empêche la cicatrisation des arbres (pic à poitrine rouge) et marquent les arbres
(aucun avantage pour les pauvres arbres).

*** Les insectivores 

Les insectes : ressource très importante pour les oiseaux

Insectivores= régime rencontré dans de très nombreuses familles. Le bec long et fin des Sylviidés est typique.

Exemple des Picidés : ils frappent les arbres pour chercher les insectes (Pic noir)
Ils présentent des adaptations anatomiques pour résister aux chocs et attraper les insectes :
        Os du crâne spongieux + cartilage sur la mandibule
        Contraction des muscles avant impact  épargne le cerveau
        Muscles tapissant le plancher de la bouche
       Langue se divise en 2 puis se réunit dans la cavité buccale
        Salive collante + barbelure pour empaler les insectes.

Exemple des Hirundinidés et des Apodidés : des chasseurs de haut vol (hirondelle ou martinet noir) : ils poursuivent les proies (hirondelles) ou les happent au hasard (martinet).

Exemple des Méropidés : des experts dans la chasse aux guêpes : ils débarrassent leurs proies de leur
venin (Guêpier d’Europe)

Exemple  des  Caprimulgidés :  de  redoutables  chasseurs  nocturnes  qui  ont  un  œil  énorme  pour amplifier la lumière résiduelle. (Engoulevent d’Europe)

Les insectivores utilisent des garde manger vivants : par exemple le piqueboeuf s’accroche sur les bovidés pour les débarrasser des parasites (possède des doigts et des griffes longues pour rester accroché).

Exemple du Géopize : utilise Une canne à pêche pour la chasse aux insectes  (enfonce une brindille dans une branche d’arbre et empale l’insecte à l’intérieur).

*** Les carnivores 

Exemples d’adaptation et de stratégies mises en place chez les rapaces diurnes et nocturnes

*** Les Falconiformes : un bec crochu et puissant (dépecer), griffes développées et puissantes (tuer)
une acuité visuelle particulièrement développée.
Rétine : bâtonnets et crânes présents en très grand nombre. (buse)
Une perception des UV pour mieux chasser. Une technique de chasse aux oiseaux (Faucon pèlerin) : capable de faire des pics dépassant les 300km/h

Technique de chasse des faucons pèlerin : pique sur sa proie en ajustant sa vitesse en pliant ou ouvrant ses ailes sur son corps. La violence du choc est telle que la proie est buffetée (coupée en deux).
Les avaleurs de serpents : le Circaète va se servir de ses ailes, tel un torrero contre une vipère. Donc la vipère mord les plumes qui ne sont pas irriguées et perd du venin. L’oiseau va finir par lui mettre un coup de bec juste derrière la tête après avoir joué avec elle.

*** Les Strigiformes : un modèle d’adaptation pour la chasse de nuit. (chouette…) Possèdent des Yeux à l’avant de la tête, un disque facial…
 Amplification de la lumière résiduelle : rétine principalement constituée de bâtonnets  
facteur crépusculaire 10x supérieur à celui de l’homme.
 Yeux fixes orientés vers l’avant  vision binoculaire élevée, grand écartement oculaire 
vision en 3D. Mobilité de la tête et du cou  compense la fixité des yeux.
Amplification des sons :
Différences de temps et d’intensité des bruits perçus indépendamment par
les deux oreilles non symétriques  détermination direction du son
Disque facial = antenne parabolique  amplification.

 Vol silencieux : présence d’extension frangée e forme de peigne sur les barbules des rémiges
(limite les turbulences)

Exemple de la chouette lapone : elle chasse à l’ouie (traverse la neige pour chopper ses proies avec ses serres).

*** Les charognards 

Le vautour a un cou très long pour plonger sa tête à l’intérieur des carcasses (nice). Ils possèdent une capacité de digestion incroyable qui leur permet de ne pas s’empoisonner en mangeant des charognes.

Les vautours, en vol, sont plusieurs et s’observent les uns les autres pour voir s’il y en a un qui plonge (maximisation de la recherche).

Chaque espèce de vautour va attendre son tour pour consommer la carcasse.
Le Gypaète barbu passe à la fin et s’est spécialisé dans la consommation d’os : il les saisit avec ses pattes, monte en altitude et les lâche pour que l’os se casse et qu’il puisse manger la moelle qui se trouve à l’intérieur ( il peut digérer une vertèbre de vache en deux jours).

*** Les piscivores 

Le Martin pêcheur a un bec de piscivore strict mais la majorité des espèces de martin pêcheur sont chasseurs d’insectes.
Le Fou de Bassan possède un réseau de sacs aériens qui absorbe les chocs car cet oiseau plonge très vite et va frapper l’eau à plusieurs dizaines de km/h pour chiper des poissons.
Les pirates des mers (Labbe pomarin, grand labbe) : ils harcèlent les oiseaux pour les faire régurgiter. Les canards plongeurs (fuligule marillon)
Les  phalacrocoracidés  (Cormoran) :  une  technique de pêche  conforme à  la théorie de l’optimal
foraging ( maximiser le temps utilisé à la recherche alimentaire par rapport à la  valeur énergétique
apportée par la proie)

Les plongeurs des profondeurs : les alcidés, les sphéniscidés (manchot)

*** Limicoles : oiseaux qui se regroupent en très grand nombre dans les estuaires et vont aller récupérer leur alimentation en picorant la base des bateaux..
Le but de cet oiseau (comme d’une peu tout le monde) est de se nourrir efficacement (optimal foraging theory).

Les limicoles regroupent notamment l’huitrier pie, le barge à queue, le courlis cendré, le chevalier gambette, le bécasseau…

Ils préfèrent manger des vers et de l’hydrobis.
Taille et forme du bec  accessibilité ou non à différentes espèces de proies.
La taille des proies sélectionnées varie en fonction de leur abondance relative.
Reconnaissance des proies : Corophium seul : 214 kcal/min

Répartition des ressources :
Les ressources sont inégalement réparties dans les baies et les estuaires.
L’abondance des Courlis cendré est directement dépendante de la densité en proies présentes sur la vasière.
La compétition intraspécifique par interférence réduit le succès alimentaire.

Les  cycles  de  marée  déterminent  les  périodes  d’activité  des  limicoles.  Exemple  de  l’activité  du Bécasseau moubèche en fonction du cycle de marée.

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